Après deux années consécutives de sécheresse, le phénomène El Niño qui l’a déclenchée a décliné entrainant une amélioration de la pluviométrie au cours du printemps 2016. Toutefois, dans le Nord-Est et le Plateau Central, le début de la saison pluvieuse a été décalé d’un mois. Dans l’Ouest et la péninsule du Sud, les pluies étaient plus faibles que la moyenne, après mi-mai.
La pluviométrie était adéquate pour la production agricole du printemps. Le maïs, les fruitiers et la banane produiront donc des récoltes plus proches de la moyenne, mais très en-dessous pour les haricots et les arachides. Les pluies seront moyennes entre juillet et novembre, selon les prévisions. Une amélioration de la disponibilité alimentaire locale est attendue dès le mois de juillet jusqu’au mois de décembre (période de validité de l’analyse IPC). Toutefois, la production de cette année ne dépassera pas celle de 2014, ceci à divers égards. Les agriculteurs, durement éprouvés durant les deux dernières années, ont vu fortement diminuer leur capacité de financer par eux-mêmes la campagne agricole du printemps 2016. L’appui qui devait venir de l’Etat, dans le cadre du plan de réponse, a mis du temps pour atteindre les bénéficiaires. Du côté des organisations internationales, les moyens manquaient, mis à part quelques interventions déjà insuffisantes. Dans cette optique, malgré la clémence de la pluviométrie pour cette année, le niveau de production ne pourra pas compenser les pertes économiques antérieures. Tout semble indiquer que les agriculteurs seraient encore dans l’incapacité de lancer les prochaines campagnes d’été, d’automne et d’hiver.
Avec l’amélioration de la disponibilité des produits alimentaires locaux en juillet, les prix connaitront une baisse saisonnière mais n’atteindront pas le niveau de 2013, ceci pour les mêmes raisons évoquées plus haut. Les prix des produits alimentaires importés vont continuer à fluctuer en fonction de leur niveau sur le marché mondial et du comportement de la gourde face au dollar américain.
Les récoltes du printemps, la baisse des prix des denrées de base, et la demande de main-d’œuvre agricole amélioreront l’accès alimentaire, du moins jusqu’en. décembre. Néanmoins, des facteurs comme les élections d’octobre, la rentrée des classes et l’accès limité aux intrants agricoles constituent encore des contraintes à une amélioration soutenue et durable des conditions de disponibilité et d’accès alimentaires dans le pays.
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