Communiqué de presse conjoint CNSA/PAM/FAO 24 octobre 2016, Port-au-Prince – Selon une récente évaluation d’urgence de la sécurité alimentaire, 1,4 million d’Haïtiens ont besoin d’une assistance alimentaire suite au passage de l’ouragan Matthew, qui a ravagé les approvisionnements et les cultures. Plus de la moitié – 800.000 personnes – sont gravement affectées et requièrent une aide urgente. L’état des lieux a été dressé par le Gouvernement d’Haïti, à travers la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) durant la semaine qui a suivi le passage de l’ouragan. Il confirme l’impératif de fournir une assistance alimentaire immédiate et d’aider la population à reconstituer ses moyens d’existence. Dans le département de la Grand’Anse, l’agriculture a été quasi anéantie, les stocks des magasins ont subi de graves dommages, et la disponibilité des produits locaux se résume aux fruits tombés des arbres. Près de 50 pour cent du bétail a été décimé dans certaines zones du département. Sur la côte sud de l’île, les activités liées à la pêche sont paralysées car les filets, nasses et équipements ont été emportés par les flots. Dans un tel contexte, les revenus des familles pour se procurer de la nourriture sont considérablement réduits, voire inexistants. Dans le département du Sud, toutes les cultures vivrières ont été affectées et sont irrécupérables. Près de 90 pour cent des arbres forestiers et fruitiers du département ont été gravement endommagés; les 10 pour cent restants ne seront vraisemblablement pas productifs cette saison. « Les produits locaux sur les marchés seront bientôt épuisés et nous avons besoin de plus de fonds pour continuer les distributions de nourriture afin de venir en aide aux 800.000 personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire qui est plus qu’urgente», a déclaré Miguel Barreto, Directeur Régional du PAM pour l’Amérique Latine et les Caraïbes. «La campagne agricole d’hiver approche à grands pas. Les agriculteurs ont tout perdu. Si nous n’agissons pas maintenant pour leur fournir les semences, les engrais et les outils dont ils ont besoin, ils ne seront pas en mesure de semer et seront alors confrontés à une insécurité alimentaire persistante», a fait remarquer le Représentant de la FAO en Haïti, M. Nathanaël Hishamunda, tout en soulignant l’engagement de l’Organisation aux côtés du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) pour la mise en œuvre de son Plan de réponse d’urgence. Il s’agira notamment de réhabiliter les exploitations agricoles affectées et d’améliorer la sécurité alimentaire des ménages ruraux, devenus encore plus vulnérables suite au passage de l’ouragan Matthew. L’évaluation d’urgence révèle également que le Sud et la Grand’Anse ne sont pas les seuls départements affectés. Ainsi, dans le département des Nippes, les communes de Petit-Trou-de-Nippes, Baradères, Grand-Boucan, Plaisance-du-Sud, l’Asile, Petite-Rivière-de-Nippes, ont été sévèrement touchées, avec près de 80 pour cent des cultures détruites. Dans le Haut-Artibonite, Anse-Rouge a été la commune la plus frappée. Mais les quatre communes formant l’arrondissement du Môle Saint-Nicolas dans le Nord-Ouest (Baie de Henne, Bombardopolis, Jean Rabel, Môle Saint-Nicolas) ont été également affectées. Dans cette région, l’ouragan a dévasté 60 à 90 pour cent des cultures. L’élevage, activité répandue dans le Nord-Ouest, enregistre également des pertes considérables, avec 60 à 80 pour cent du bétail décimé. Dans le Sud-Est, le secteur agricole est le plus touché, avec des dégâts observés sur l’ensemble du département. Selon les dernières estimations, près de 25 pour cent des cultures de maïs sont perdues. Les autres cultures seraient affectées entre 60 et 90 pour cent. Concernant la pêche, environ 60 pour cent des équipements de pêche ont été soit abimés, soit perdus, tandis que les pertes liées au commerce se chiffrent aux alentours de 40 pour cent. La CNSA plaide pour une coordination efficace des réponses à travers des mécanismes institutionnels solides ainsi que la mise en place d’un bon système de suivi-évaluation et de concertation de manière à garantir la cohérence, la transparence et l’efficacité. La communauté humanitaire en Haïti a besoin, de manière urgente et dans un premier temps, de 56 millions de dollars afin de répondre aux besoins alimentaires de la population affectée par l’ouragan au cours des trois prochains mois.
A propos de la CNSA La CNSA, entité étatique mise en place depuis 1996 pour orienter les politiques publiques destinées à améliorer de façon durable les conditions de sécurité alimentaire de la population haïtienne a pour missions spécifiques de: – Définir, orienter et harmoniser les interventions des acteurs du secteur de la sécurité alimentaire en Haïti ; – Suivre et évaluer la situation de sécurité alimentaire et les impacts des actions (programmes et projets) sur le terrain ; – Diffuser les informations sur l’évolution de la sécurité alimentaire et former les opinions sur le sujet ; – Traduire les politiques et stratégies de sécurité alimentaire en plan opérationnel de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
A propos du PAM Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) est la plus grande agence humanitaire luttant contre la faim dans le monde, en apportant une aide alimentaire en situations d’urgence et en travaillant aux côtés des communautés afin d’améliorer leur nutrition et renforcer leur résilience. Chaque année, le PAM vient en aide à quelque 80 millions de personnes dans près de 80 pays.
A propos de la FAO L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), est une agence spécialisée, présente en Haïti depuis 1978. Elle apporte son soutien au Gouvernement Haïtien par le biais d’une coopération technique au niveau des politiques et des stratégies de développement agricole, de l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la résilience des ménages. Ses Objectifs Stratégiques Globaux: i) Éradiquer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans le monde; ii) Accroître et améliorer la fourniture de biens et de services provenant de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche de façon durable; iii) Réduire la pauvreté rurale ; iv) Favoriser des systèmes agricoles et alimentaires plus inclusives et plus efficace aux niveaux local, national et international; et v) Accroître la résilience des moyens d’existence en milieu rural face aux menaces et crises.
Pour plus d’informations, veuillez contacter : Abnel P.Desamours, CNSA, +509 3464 4234, [email protected] Harmel Cazeau, CNSA, , [email protected] Alexis Masciarelli, PAM/Haïti, , [email protected] Lorene Didier, PAM/Haïti, , [email protected] |
Pierre Negaud Dupenor, FAO-Haïti, , [email protected]