Afin d’évaluer l’impact de la sécheresse et d’Isaac puis de Sandy, la CNSA et ses partenaires ont conduit deux enquêtes rapides de sécurité alimentaire, qui montrent que la situation d’insécurité alimentaire s’est dégradée de façon très préoccupante avec des taux atteignant en moyenne 39 pour cent de la population rurale vivant en insécurité alimentaire élevée dans les zones touchées par la sécheresse et Isaac et 17 pour cent dans les zones touchées par Sandy uniquement. En 2011, le niveau d’insécurité alimentaire élevée à l’échelle nationale était de 8 pour cent.
Dans les zones rurales des 109 communes les plus affectées par la sécheresse, Isaac et/ou Sandy, 1.14 million de personnes vivent en insécurité alimentaire élevée. En considérant les données de l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire réalisée en juin 2012 par la CNSA pour le reste de la population urbaine et rurale, nous avons environ 1.52 million de personnes vivant en insécurité alimentaire élevée dans le pays, alors qu’en 2011 il y en avait 0.8 million.
Une enquête nutritionnelle conduite aussitôt après Sandy a montré que la prévalence de la malnutrition aiguë globale chez les enfants de moins de 5 ans est passée à 4.8 pour cent, alors qu’elle était de 2.65 pour cent en avril 2012. La malnutrition aiguë sévère a atteint 1.5 pour cent, contre 0.8 pour cent en avril. Ces résultats énoncent une situation nutritionnelle qui, immédiatement après Sandy, s’est détériorée mais reste tout de même en dessous du seuil d’urgence. Cette tendance à la hausse contraste toutefois avec l’amélioration continue des conditions nutritionnelles depuis 2006. Ceci exige une vigilance accrue et des interventions ciblées car les acquis des dernières années risques d’être remis en cause.
Les pertes importantes de récoltes occasionnent une réduction considérable des sources de revenus des populations rurales. Des visites de ménages dans les communes les plus touchées ont montré que les stocks de nourriture sont inexistants dans les villages. Les opportunités de travail en zone rurale ont fortement diminué, non seulement en raison des pertes agricoles et de moyens de production dans le secteur de la pêche, mais également en raison de la diminution drastique des interventions depuis le tremblement de terre.